juin 2025 : France -> Espagne Portugal en autogire
1 juin -> 19 juin 2025 : tour Espagne, Portugal, 4000 km en gyro.
Printemps 2025, tour volant en Espagne et Portugal 'Colonnes 2025' (cause Hercule); en option (non fixé au départ) : une bouclette au Maroc, ou le passage par les Baléares... Notre objectif pivot est de rejoindre l'APAU (assocation des ulms Portugais), qui fait son tour (Volta 2025) en Andalousie du 8 au 10 juin; puis d'assister aux 'fêtes de la sardine' à Lisbonne (12-15 juin). Nous partons à 3 autogires dont le splendide M26 flambant neuf de Pascal.
Le raid est "à la carte": Henry et Zaza restent quelques jours solos à Alicante et Cordoue, Louis demeure en France cause météo, ELA ne peut pas finalement pas nous montrer le Révo en vol à la date planifiée (->changement de trajet) , Chérifa doit changer de billet pour rejoindre la caravane à Lisbonne, et nous nouveaux amis ulmistes Portugais.
En forçant la météo, Henry et Pascal rejoignent Jérôme à Montauban, le dimanche 1er juin 2025. Le lundi 2, départ pour l'Espagne à 3 gyros, sous la pluie avec mini visiblité. 18 jours, 28h de vol, 4000 km, temps très chaud, ce fut un beau millésime, assez touristique.
Vertical Torreilles, nous visualisons les 11 gyros parqués du rallye Ader 2025, salut Laurent, ce jour, pour le soleil c'est plus sud.
Viladamat est une super plateforme, Don, son créateur est un fana de sports mécaniques italien (il a de nombreux ulms toutes classes), son fils Ivan parle anglais, et la plateforme a un atelier et loue une voiture ! Escala est une étape accueillante de bord de mer, welcome in Spain, Costa Brava. Le lendemain matin, nous refixons au rilsan une patte de carénage moteur baladeuse.
Nous décidons de filer direct sur Minorque, LESL Sant Luis, aérodrome années 30 endormi et charmant. Formulaire avec pré paiement pour Sant Luis, plan de vol, activé avec Girona, et petit débrief avec Palma operations une fois posés. (il est interdit aux ulms de contacter les ATC, mais nous "aurions dû" le faire avec Menorca Tower... (ce qui semble logique)...par la suite nous avons parlé au contrôle aérien Espagnol). Port Mahon est délicieuse, le temps est très chaud, l'eau est turquoise :-). Nous sommes reçus à la ferme de Jo et Muriel, un bijou traditionnel, sans bling bling.
Le 4 juin, nous attendons la levée de la brume de chaleur, l'anticyclone étant centré sur nous, et voyageons l'après-midi. Cela nous laisse le temps d'acheter des cables de démarrage, car un contact 'Master' a été laissé allumé toute la nuit, batterie vide. Petite étape (~160 km), nous baguenaudons sur les côtes de Minorque et Majorque, en route vers la piste ulm de Binisselem à Majorque.
Binissalem est désert, mais Jorge, un élève pilote de Cadix en stage nous mène au village. Majorque est déjà bourrée de touristes début juin, et nous devons prendre un hotel 'de luxe' qui nous escroque, (en plus : à 2km à pied). Le lendemain matin, embrouille avec le taxi-man qui refuse nos bidons d'essence, nous vole et nous insulte. Berk, le tourisme a rendu malotrus ces gens.
Heureusement Santi, le propriétaire du terrain, véritable Majorcain, très original et sportif de haut niveau (champion du monde de blokart), découvre que nous sommes posés et nous prend sous son aile (café, taxi, essence, plan de vol, blagues, histoires...). Grande hospitalité et grand panache, merci Santi.
Le 5 juin, nous rejoignons l'Espagne continentale à Mutxamel (LEMU), l'aérodrome 'general aviation' d'Alicante. 330 km, dont 50% de mer ; survol d'Ibiza verte et bleue et de la costa blanca, hérissée de buildings.
L'anticyclone reste avec nous : temps chaud, pas de vent, brume de chaleur. C'est très bien pour notre étape du jour, les moteurs ronronnent, on avance dans l'ether. Pincement de quitter le luxe et la volupté des iles , la Costa Blanca est plus "hlm" !
Nous avons toujours été bien reçus à Mutxamel ; cette édition 2025 ne déroge pas : le resto d'aerodrome est délicieux, la maman du serveur belge rigolo, Fanny, fait justement taxi clandestin et pourra charger notre essence, Roberto le boss de l'aérodrome est cool, nous sympathisons avec Jean-Claude qui est instructeur avion ici et collabore avec Emilio Lopez Almaric, le papa fondateur d'ELA. Plus un logement AirBnB à 50 m de la plage san Juan, la mer chaude, le sable propre, les 29°C à l'ombre...cool.
Mais la vie n'est pas un long fleuve tranquille :-(
Avant les Mojitos, carrément à jeun, sur un trou du trottoir, Henry se casse la figure et se pète le nez. Caramba !
Un conseil de crise arbitre qu'Henry reste en récupération / observation à Alicante, tandis qu'Atos et Aramis partiront devant, pour rejoindre les portugais comme convenu ; Henry rejoindra plus tard si il est remis.
Le 6 juin, ramenés à LEMU (aérodrome de Mutxamel) par Fanny la taxi rigolote (grave perdue (géographiquement)), puis aidés par Jean-Claude, sympathique instructeur belge basé, Pascal et Jérôme nous briefons Roberto, le jeune boss queue de cheval de l'AD. La nuit sous hangar à 42€ est trop chère, nous parquons le M22 d'Henry dans un cimetière d'avions derrière l'aéroclub, à l'abri. Il y a école d'aviation et flotte d'hélicoptères sécurité civile à LEMU, il ne fait pas bon laisser un aeronef longtemps sur l'APRON. Le M22 devra attendre Henry quelque temps, nous le mettons à l'abri.
La prévision météo indique un peu trop de vent pour qu'on coupe par les montagnes dans l'après midi surchauffée, nous suivrons la cote. Nous avions imaginé faire étape chez ELA (Fuente Obejunas), mais avec l'incident du nez, le départ tardif par temps chaud, le vent sur les montagnes et la non réception du permit-to-fly espagnol du Revo, nous changeons d'objectif : direction Vera. Décollage ; la terre est blanche, brûlante ; nous quittons la touristique province d'Alicante pour la province de Murcie, agricole et pauvre. Nous contournons la CTR d'Alicante qui ne prend pas les ulms en radio, détour de 30 km par les terres. Vera et le seul petit aérodrome privé côtier sur cette route (à ma connaissance), nous y avons dormi plusieurs fois depuis 15 ans. Nous nous coordonnons avec Vera et partons, en plein cagnard. Vera était une frontière de l'état Andalou de Grenade, elle est redevenue catholique en 1488 ; la fête du village commémore l'affaire ce WE.
A Vera, dans le passé, Marion louait une voiture et le studio du club-house, l'on pouvait donc faire du tourisme local. Mais avec la mort de Gunther, l'activité s'est racripotée, plus de voiture, ni de studio...Marion nous loue une chambre studio dans sa maison rouge, et nous mène faire l'essence et l'épicerie : Vera demeure une très bonne étape. De plus je dors à la belle étoile, luxe des climats chauds ; quel réchauffement depuis notre départ sous la pluie, chic !
7 juin, nous avons rendez-vous avant midi avec le groupe portugais APAU à Aerodel (LEDE, tout proche Cordoue). 393 km, passage dans la montagne, nous partons très tôt. Le cheminement est côtier (les serres impressionnantes d'Almeria), nous parlons avec Almeria Control, très avenant, mais leur chef contrôleur indique qu'il nous faut déposer un plan de vol AVANT de décoller : en Espagne, pas de plan de vol -> pas de contact radio avec ATC, et le plan de vol ne se dépose pas en l'air (ce qui est pourtant possible en France).
Passé Almeria, nous longeons la côte sud vers l'ouest (j'ai vu des dauphins) et virons au nord ouest au niveau de Velez Malaga, en passant vertical LEAX (Aerodrome La Axarquia (l'aéroclub de Malaga)). Un col à 3800 feet, puis nous arrivons sur le plateau de Cordoue ; la côte Andaouse est montagneuse, mais l'arrière-pays est un plateau ! Pas de vent ce matin, il fait très chaud, et ma température CHT monte en haut de l'arc vert (106°C), -> je lève le pied.
Nous arrivons parmis les premiers, les 10 3-axes portugais (Tecnam, CT, Dynamic, VL3,...) arrivent en suivant, sauf 2 retardés par météo+zones actives ; Maria José la dynamique présidente de l'APAU arrive en voiture, car son ulm n'a pas obtenu sa validation technique annuelle, il n'a pas le droit de voler jusqu'à visite technique valide. AeroDel est l'aérodrome dédié à l'atelier de maintenance 'Delgado'; esprit privé/service/familial ; Aero Delgado a ainsi acheminé de l'essence Mogas pour tout notre groupe. Tout proche de la ville de Cordoue (15km). L'aérodrome est ouvert aux horaires de l'atelier, donc fermé samedi après-midi et dimanche, et après 15h. L'aérodrome est dans la FIZ (CTR gérée par un AFIS et non un contrôleur) de Cordoba LEBA, il convient donc s'annoncer à la radio, et de pénétrer par certains points de report. Mais l'AFIS n'est ouvert que 3h par jour, le reste du temps : auto-info, sauf 2 slots par semaine en été où la FIZ est interdite pendant les mouvements du seul avion de ligne actif à Cordoue (ligne 'BINTER'). Si les horaires d'AeroDel sont compatibles avec les vôtres, c'est une excellente étape pour visiter Cordoue !
Comme il y a une fréquence FIZ LEBA et une fréquence auto-info AeroDel, la coordination est un peu rock-n roll et Pascal se retrouve en finale 34 en même temps qu'un aeronef atterrit en 16...Pascal se déroute, ils n'étaient pas sur la même fréquence, gaffe !
Nous avons partagé 3 jours avec l'équipe APAU, c'est intéressant de découvrir un panorama de l'ulm au Portugal. Les amis sont venus à 10 3-axes plus un Cessna 172, plus 1 équipage qui a rebroussé chemin cause météo à Malaga. Les ulms venus sont des Tecnam, Dynamic, VL3, CT et Sonex (?), des 3 axes rapides. Les équipages sont tous venus à 2, pas de pilotes seuls à bord (3 pax pour le Cessna). L'APAU est une association, pas un fédération. Elle existe depuis 1993. Sa présidente actuelle est Maria José, dynamique, entrainante, rigolote et fort sympathique. Les membres sont environ 500 (à vérifier). L'activité ulm au Portugal est en souffrance, l'INAC (aviation civile) ne s'en occupe pas, la réglementation date de 2006, rien depuis, par exemple on ne peut pas identifier un autogire au Portugal (pas prévu à l'époque)!
Il y a eu un age d'or ulm, genre 1990-2003. De nombreuses écoles ulm se sont montées, de nombreux projets ulm. Puis ça s'est sclérosé : il n'y a plus que 4 écoles, la réglementation est poussiéreuse, l'INAC et l'APAU se regardent en chiens de faïence, rien ne bouge. Sur les 11 aeronefs portugais du tour Volta 2025, 4 étaient identifiés à l'étranger...Maria José veut essayer de réconcilier l'INAC et faire progresser les conditions ulm au Portugal...Je pense que la ffplum aidera si besoin.
La philosophie de l'APAU semble "responsabilité", "résistance à l'étiolement ulm du Portugal par entraide et solidarité entre ulmistes". Des jeunes qui participaient sont des élèves CPAL (licence commerciale avion), de futurs pilotes de ligne ; il y avait aussi des contôleurs aériens, et d'anciens pilotes de ligne. A noter que l'APAU offre une assurance ulm très compétitive. Nois avons sympathisé avec plusieurs participants, les personnes étaient très gentilles. Restaus et visites dans Cordoue surchauffée, c'est les vacances :-)
Dimanche 8 juin, 150 km pour rejoindre LEAX, aérodrome de Velez Malaga. Un Dynamic avait oublié son bouton 'master' sur ON, il part dernier après avoir rechargé (nous avons eu 3 cas de bouton master oublié sur ON dans ce voyage). Le temps est incroyablement chaud, avec inversion, l'air est à 30°C à 3000 feet, je dois lever le pied pour cause de CHT limite haute (108°C). Le dimanche peu d'activité à LEAX, contrairement à la semaine car LEAX héberge une grande académie d'apprentis pilotes. Il faut remplir une demande d'autorisation pour poser à LEAX, lire la procédure d'approche et payer une taxe. Tout a été géré par l'APAU, merci Maria-José. Nous retrouvons le beau Cessna EC-KGG de Nuno et RomeuAlpha, basé à Bragança.
Restaus, AirBnB, terrasses, plage, déambulations, expédition par la poste de ma combinaison sèche, nous bullons agréablement 3 demi-journées dans Malaga, déjà très chaude et bourrée de touristes en ce début juin ! Dont les enterrements de vie de jeune célibataire...le monde s'amuse...
Le lundi 9 juin, Henry GrosNez a repris les airs avec sa dulcinée et couvert ~470 km d'une traite entre Mutxamel et AeroDel. Chapeau l'Ankou ! Nous nous retrouverons mardi à Cordoue :-)
Le mardi 10 juin, dernier jour du Volta 2025, les portugais rentrent chez eux. En faisant escale refuel à AeroDel, car nous n'avons pas refuellé à La Axarquia (trop compliqué, trop cher, trop Avgas..). Pour Pascal et moi, AeroDel sera la destination finale du jour, nous repartirons le lendemain vers le Portugal, ...avec Henry, scrognegneu.
Donc étape courte ce mardi, que nous avons déjà parcourue 2 fois. Mais le temps est bouché et nous trépignons tous au sol dès 7h45 du matin, rivés sur les reportings météo. Le problème est le col à 3800 feet et les montagnes autour... Le plus courageux se lance, vers 10h, il est convenu qu'il préviendra les copains à mesure de sa progression vers le col. Le trafic est intense à LEAX en ce lundi matin, cause académie de formation de pilotes...nous devons attendre ~40 min pour pouvoir nous aligner..GRRR..le tour de piste est très chargé aussi..
Petit vol d'1 heure, le plafond, dans ce créneau horaire, nous permet de passer le col. Ma CHT est encore haute, je nettoie le radiateur à la soufflette à Aerodel. Refuel, accolade, taxi, chic nous retrouvons Henry, Zaza et Cordoue.
Mercredi 11 juin, 283 km jusqu'à Evora LPEV, au WNW, via les montagnes/plateau de nord Andalousie. Nous déposons plan de vol, parlons avec Seville app (perdu dans montagne), puis Beja approach, puis Evora info. Le paysage est désert, montagneux, alternant forêts et savane ! Nous traversons le grand lac de barrage d'Alqueva, et seulement en approche d'Evora on quitte la savane et atteint des cultures. En pleine Europe, cette géorgraphie est étonnante.
Evora airfield nous accueille très bien, parking au pied de la tour, bar buffet sympa collé au Skydive, bienveillance. Taxi, AIrbnb, nous baguenaudons dans Evora city, historique et délicieuse, avec juste la bonne proportion de touristes. Evora sera capitale Européenne de la culture 2027, regorgeant de monuments historiques, il en émane une douce sérénité. Bienvenus en Alentejo, le mode de vie est ici le VAGAR (!?)
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Mise à jour : 07 juillet 2025 | la suite : à venir
